Présidentielles : à quand les débats ?

Publié le par Virginie Spies

La nouvelle émission de TF1, "j'ai une question à vous poser", qui recevait la semaine dernière Nicolas Sarkozy, recevait ce soir Jean-Marie Le Pen, Marie-Georges Buffet, Philippe Villiers et Olivier Besancenot.

Plusieurs problèmes se posent. Le premier est le choix de TF1 d'accorder une émission entière aux "grands candidats", Nicolas la semaine dernière, Ségolène la semaine prochaine, et d'inviter quatre "petits candidats" dans une autre émission. Sur quels critères ? Les résultats aux précédentes élections, et les sondages... Dans ce cas, il est évident que les petits candidats le resteront longtemps...

L'autre problème est la façon dont sont posées les questions. En face de chaque candidat : 100 français censés être représenter les français. Ils posent une question censée les préoccuper : une aide-soignante parle par exemple des conditions difficiles inhérentes à son activité, son salaire, sa retraite, etc. Les questions sont censées représenter les préoccupations des français, ce qui ne peut, bien entendu, être le cas, cas des choix sont nécessairement opérés et cette représentativité n'est qu'un leurre.

Enfin, il n'y a aucun débat. Comme le disait Georges Marchais ou sa parodie "vous venez avec vos questions, je viens avec mes réponses". En effet, un français pose une question, le candidat répond (ce qu'il veut, à côté, à droite, à gauche...), et on passe à la question suivante. Pas de contradiction donc et pas de débat ni d'expertise.

La prétention de démocratie ne fait pas la démocratie. Au contraire...
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V
Très juste, Lola, votre crainte sur "la fin" du métier de journaliste. Cette préoccupation est d'ailleurs relayée actuellement par les journalistes politiques eux-mêmes. Nous sommes dans une période très "populiste" et dangereuse dans laquelle la seule parole valable serait celle des "vrai gens", comme si cette parole n'était pas mise en scène.J'ai regardé ce soir l'émission d'Arlette Chabot, et je la trouve assez bonne, avec une discussion longue avec F. Bayrou, puis des questions du public. Je regrette cependant la pseudo interactivité à la  webcam par des Internautes restés à la maison... Cela ne sert pas à grand chose.Et puis, à noter tout de même que F. Bayrou participe à un travers qu'il dénonce : il dit qu'il faudrait le même temps de parole pour chaque candidat, et ce soir, sur France 2, il a eu droit à 70 minutes pour lui tout seul, tandis que José Bové, Marie-Jo Buffet et Villiers ont une dizaine de minutes par personnes... Chez les petits, il serait devenu le grand, donc le candidat avantagé... Rà là là... Cercle infernal...
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L
En ce qui concerne le temps de parole je trouve que c'est injuste que les "gros" candidats aient droit à une émission toute entière alors que d'autres aient droit à 30 ou 45 minutes, TF1 image ainsi en une seule émission ce que tente de dire François Bayrou ou d'autres depuis des semaines... Pourquoi n'aurions nous droit qu'à Ségo ou Sarko, de plus, si TF1 se base sur les résultats de la précédente élèction, Ségolène à cause de son prédescesseur n'aurait pas droit au même temps de parole que Sarkozy et se verrait prendre son temps par Le Pen, ce qui n'a pas été le cas. <br /> Ensuite, je voudrais rebondir sur cette question de débat. Personnellement, j'aime assez regarder les émissions politiques comme celles d'Arlette Chabot, cependant, pour une fois, nous pouvons vraiment écouter les propositions des candidats, sur des sujets précis (peut-être pas intéressants pour tous mais néanmoins importants pour la masse) sans que quelqu'un vienne leur couper la parole. Cette rencontre entre les "français" et le candidat est donc sous le signe de la discussion, de l'exposé des idées et des projets et on évite ainsi les accusations du style "et quand vous y étiez, vous avez pas fait ça..." "oui, la droite, c'est pas bien ce que vous faites" ou encore des accusations plus personnelles sur les candidats, qui finalement ne font pas avancer les idées. Grâce à cette émission sur TF1, qui je le reconnais, est pleine de défaut et de défaillances, le spectateur peut écouter un candidat après l'autre, et finalement faire son choix selon ses idées et non selon ce qu'on dit de lui, où selon son éloquence. Ce qui je pense est une bonne chose pour la politique. Mais on peut aussi soulever un problème qui touche particulièrement les radios en ce moment: Est ce que nous ne n'assistons pas à la mort du métier de journaliste? Car la voix issue du "peuple" (sans être péjoratif) est légitimée et de plus en plus présente (comme dans l'émission de Bourdin notamment). J'aimerai avoir votre point de vue.
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M
Le CSA consacre de longs règlements et circulaires d'application au sujet des temps de parole. Pour info, en période de pré-campagne (jusqu'à l'ouverture officielle le 9 avril), ce n'est pas encore la notion d'égalité mais d'équité qui doit s'appliquer. La belle histoire, en 20 pages, la haute assemblée n'arrive pas à apprécier cette notion autrement qu'au regard des scores observés "par le candidat ou sa formation politique aux dernières élections". Sans blaque! Mais lesquelles? et on le redistribue comment, le temps? à la proportionnelle? et quid en cas de nouveau candidat ou de nouvelle formation? Joli bazard qui veut plus se donner des airs de grand principes qu'apporter une once de réponse viable. En outre, le CSA compte sur les "petites" chaines (notamment l'ensemble des chaînes d'info) et sur toutes les radios pour comptabiliser toutes seules le temps de parole qu'elles accordent à tel ou tel candidat. Encore une fois, le CSA (qui n'a certainement pas les moyens de ses missions) joue les jésuites. Comme s'agissant de définir l'age du "jeune public". Alors les sages le font à la louche, à la fois législateurs, procureurs et juges. Et ça, n'importe quel constitutionnaliste démocrate vous le dira, c'est pas top. Très, très bonne semaine à tous. PS : Bayrou qui devait être le 4° à avoir droit à son émisison à lui tout seul sur TF1 a fait savoir que doutant de l'impartialité du producteur (Dominique Ambiel, ex dir cab de Raffarin, celui qui avait été attrapé avec une prostituée), il devrait y renoncer.
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C
Bonsoir,Je rebondis sur la question de la représentativité des français au sein du petit écran. Je crois que la télévision à un réel problème avec ça! Je me demande comment sont sélectionnés les membres du public, dès lors qu'ils interviennent dans l'émission. J'ai une amie qui est intervenante dans l'émission de Guillaume Durand Esprits Libres. En fait, elle est salariée, et est censée venir à l'émission plusieurs fois par an. Apparemment, notre soit disant échantillon de français provient essentiellement de l'ENA et Sciences Po Paris... Finalement, le public de C'est mon choix n'est-il pas plus près de la réalité?... Heu....
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